Hier j'ai fait des tonnes de travaux. Aujourd'hui j'ai magasiné. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. La fin de session est vraiment un bon expédient pour rompre la routine.

Vous savez, je n'ai pas de guts. Non je n'en ai pas, je le sais et l'assume la plupart du temps, mais ça me fait quand même pas faire des trucs que dans le fond... j'aimerais faire.

Conjugué à ça, j'ai une super capacité de me faire des histoires dans ma tête... et là, j'en viens à avoir de la difficulté à distinguer la réalité des histoires que je me fais dans ma tête.

Ajoutons à ça un peu de paranoïa et vous comprendrez l'état de ma situation.

Il y a des gens avec qui j'ai comme perdu le contact ces derniers mois. Une personne en particulier. Et j'aimerais bien reprendre contact avec. Mais, dans ma tête, j'ai réussi à me persuader, suite à différents événements, qu'elle m'évite délibérément et dans le fond, ne veux plus entendre parler de moi. Si j'avais du guts, je foncerais, demanderais des explications et j'aurais ma réponse. Mais je n'ai pas de guts. Si je n'avais pas cette forte propension à me créer des histoires, je saurais si mon feeling est correct ou si je suis dans le champ. Mais j'ai cette tendance. Si je n'étais pas légèrement paranoïaque, peut-être que je n'aurais jamais laissé la situation aller aussi loin.

Mais voilà, j'ai ce superbe mélange en moi qui fait que là je sais plus quoi faire. Ou plutôt, je sais QUOI faire, je sais juste pas si je devrais le faire.... Ça fait déjà un bout de temps que j'y pense, je vais bien finir par faire quelque chose à ce propos. Là j'ai une super bonne excuse parce que ma session est vraiment chargée présentement, mais va falloir passer par-dessus les excuses et se grouiller le cul éventuellement.

Ah comme j'aimerais que la vie soit simple comme un calendrier de chocolat, quand tu ouvres une nouvelle porte tu sais toujours ce que tu vas trouver : un chocolat qui goûte le carton et qui a vaguement la forme du dessin qui est en dessous...

Oui ça fait longtemps que j'ai pas écrit. Mais ces temps-ci ma vie consiste à faire des travaux cons, à aller à des cours cons, à dealer avec un propriétaire con, à jouer à la postière conne en allant porter des lettres connes à toutes mes colocs ( ok je ne vais pas dire qu'elles sont connes, parce que même si ça entre bien dans le thème de ce texte (car aviez-vous remarqué, il y a bel et bien un thème) , ben c'est pas gentil et pas vrai... sauf quand je suis tannée de passer mon temps à distribuer des lettres ) et à me stresser pour des trucs cons.

Oh... oh.. ça avance, ça avance. Oui on a une date ! Houston, je répète, on a une date. Le déménagement s'effectuera donc lundi le 27 novembre à 8:15. Oui, le matin. Oui, durant notre seule période de lecture pour le cours qu'on vient de commencer aujourd'hui. Oui, on m'apprend à l'instant que le proprio veut en profiter pour changer tout son appart et qu'il veut transformer ma chambre en salle à manger et m'exiler dans l'ancienne chambre de Camille qui sera refaite à zéro ( et prétenduement agrandie) MAIS les voisins du haut passent leur temps à courir dans cette zone là de la maison alors regarde moi ben lui claquer la porte au nez !!!

Bon on va finir par partir. Et ils vont nous payer notre internet et notre téléphone qu'il est impossible de désactiver pour un mois ( à moins de payer le double de ce que ça nous coûte pour un mois... euh oui, je suis assez conne pour tomber dans cette combine.. or not !) Ils prétendent qu'ils vont avoir fini les travaux pour le 19 décembre... notre dernière journée d'examen, mais on verra bien, j'ai jamais vu un chantier finir dans les délais prévus moi...

En tout cas, ce sont les nouvelles pour ce soir. C'est quand même pas si mal, on dirait que finalement, il y a peut-être quelque chose après la fin du monde.

Bon moi j'ai besoin de dormir, see ya !

Voici les derniers développement dans l'affaire dite "de l'appart pourri à la moëlle". Rappellons que la semaine passée, les principales actrices de ce drame domestique à saveur de moisissures, se trouvaient dans un situation délicate : allaient-elles devoir être relocalisées suite à la destruction tout à fait prévisible et évitable de leur appartement. Qui allait gagner, des experts en reconstruction post-sinistre ou de l'assurance et ainsi exercer le pouvoir de décider de l'avenir de cet appart déjà à moitié déconstruit ( et par la bande, de l'avenir de nos 4 aventurières-pas-tellement-douées-pour-évaluer-les-vices-pas-si-cachés-d'un-appartement).

Et bien, les jeunes jouvencelles (... est-ce qu'on peut dire ça même si 3 des protagonistes sont en couples depuis au moins un an chaque ??? ) en ayant assez de voir de la merde à longueur de journée, ont décidé d'aller voir ailleurs si l'herbacée importée de l'Europe de la couleur de l'émeraude n'est pas, comme le dit l'addage, plus belle chez le voisin. Bon pas notre voisin directement, qui est un maniaque en puissance et qui doit tirer fierté du fait que ses enfants, indignement élevés par lui et son double féminin avec des cheveux blonds, suivent attentivement leurs traces à coup de pied et de hurlement à glacer le sang. Non, 3 des superbes et indépendantes héroines partirent dans le nord de la ville pour ci il n'y avait pas quelque chose de mieux à attendre de la vie. La réponse est oui. Un tout simple, tout catégorique, sans nuance et sans interprétation non-verbale contradictoire "oui". La preuve est en est faite par un superbe, lumineux, grand, fraîchement rénové 5 1/2 avec une propriétaire full gentille. (et qui nous aime) (oui, on a mis en marche le plan "on fait pitié, hein" à un certain point de cette histoire, on a perdu toute honte)

L'appart de rêve existe donc, mais est-ce que nos divines créatures réussiront à se l'approprier et à sacrer là l'ancien propriétaire, certes très beau, mais aussi totalement irresponsable, tout en se faisant du cash pour couvrir les dommages psychologiques qui ont été causés à leurs systèmes nerveux délicats, autant qu'à leurs mains, autrefois fines et douces, qui ont été durcies par le dûr labeur de passer leur temps à éponger les planchers. Ce qui n'était pas dans le bail de départ, dois-je le souligner !!!

Rien n'est certain dans cette aventure épique aux allures d'un film de la série "Fait vécu". L'assureur, c'est homme étrange dont on ne sait pas encore s'il sera un allié ou un ennemi ( il travaille pour le proprio véreux, c'est donc un ennemi, mais il donne de l'argent aux étudiantes désemparées, ce qui est bien... ou peut-être que non...)

En fait, on attend pas mal de ses nouvelles pour prendre une décision, on sait déjà en gros ce qu'il nous offre, soit une relocalisation dans un lieu très potable mais à genre 45 minutes en char de l'université ( euh.. ou non !) ou alors un montant de 25 $ par jour par personne pour qu'on se relocalise ailleurs et qu'on ferme notre gueule. Ce qui peut sembler bien.. mais ce n'est pas certain, surtout quand on sait qu'il est très rare que le but d'une assurance soit d'aider les gens, il faut donc se demander ce qui cloche. On sait aussi que les travaux devraient durer un mois.. si tout va bien. Tout ça durant les examens. C'est super. Vraiment.

Mais c'est tout ce qu'on sait pour l'instant car l'assureur qui devait nous appeller ne l'a pas fait. Oui parce qu'on a exprimé le désir de communiquer directement avec l'assureur de notre proprio... parce que lui il comprend jamais rien.

Voici donc nos jeunes et jolies demoiselles en train de se demander si les miracles existent, si elles ne pourraient pas à la fois, se retrouver avec l'argent des assurances et l'appart si merveilleux entrevu tel un rêve. Avouons-le, elles mériteraient bien un miracle...

Donc, restez à l'écoute pour la prochaine édition des Mystérieuses aventures de l'appartement à éviter comme la peste

Ok, notre rencontre de lundi soir avec le propriétaire à été une perte de temps très désagréable. Je vuex plus le voir, lui pis sa face de bellâtre crosseur. Merde, il doit avoir au moins 35 ans et il a quand même l'air d'en avoir moins de 25. Faut croire que les crèmes pour homme ça fonctionne. Ça pis le bronzage à l'année longue. Bon, je réalise que cette attaque sur son physique trop jeune est complètement gratuite et injustifiée, mais je bitche tellement sur son incapacité à prévoir les problèmes et à agir en conséquence en tant que propriétaire que je commence drôlement à trouver que je me répète. Et j'aime pas me répéter. Ou du moins j'aime pas me rendre compte que je me répète.

Toujours est-il que la rencontre a été infructueuse, lui se contentant de répéter qu'il n'a pas les moyens de nous dédommager parce qu'il a mis trop d'argent dans cette appartement cette année et nous répétant, de la manière la plus diplomatique du monde, avec derrière nous l'expérience cumulée de nos nombreux bac en psychologie ( 4/4 tout de même) :

"On s'ent fout".

Bon pas dans ces mots là, ça ressemblait plutôt à :

"Oui on sait que c'est pas facile pour toi et que tu as mis beaucoup d'argent là-dedans, mais mets-toi à notre place. " Mais le message était clairement là... non ?

C'était donc un méga discours de sourd et il n'en est rien sortit. Pas rien sortit de bon, juste rien sortit. Et moi j'en avais assez de voir sa face. À un moment donné j'ai même pogné les nerfs contre lui et ça a paru mais je n'ai aucune idée de ce que j'ai dit, seule l'idée d'écoeurantite aigüe de lui, de la situation, de l'appart, du monde en entier m'est restée. Et la sensation satisfaisante quoique culpabilisante ( car au fond, je suis une bonne personne. Oui j'en suis une !!!) de l'avoir bien "cassé".

Alors rien de neuf sous les tropique, sauf que mardi, les gars de la construction sont revenus, bénis soient-ils, pour expliquer une fois de plus les travaux à entreprendre. Et cette fois, Proprio était là ! Honnêtement, j'ai eu pitié, parce qu'il avait vraiment l'air d'avoir envie de pleurer quand ils lui on annoncé que les travaux c'était du 3-4 semaines, voire 5-6. Et que c'était impossible pour nous de résider ici durant les travaux parce qu'il y allait avoir quelqu'un en train de faire des travaux à chaque jour !

Et vlan dans les dents. Voici un autre cas de " je te l'avais dit" dont je n'ai pu profiter parce que "c'est pas le temps " selon la Tweety gentille dans ma tête. Mais bon, au moins ça l'a ébranlé assez pour qu'il vérifie avec sa compagnie d'assurance, qui finalement, l'assure bien pour la relocalisation de ses locataires. Mais depuis ce moment là c'est au point mort et on attend... et on attend... et on attend... et on attend.

Oh y'a peut-être un développement.... non... on attend.

On avait reçu un appel du spécialiste en bâtiment le mercredi soir qui nous avertissait de son arrivée, jeudi matin très tôt. Non mais c'est pas n'importe qui qui peut se permettre de passer 3 jours de suite chez soi à attendre que les réparateurs, inspecteurs, et autres spécialistes en tout genre viennent faire leur petit tour. Nous ça a adonné qu'on avait pas de cours pendant 3 jours cette semaine... ces trois jours là. Mais mettons que côté productivité dans les travaux, on repassera.

La conversation au téléphone de Sabou avec le monsieur avait été des plus troublantes. Il avait été question de fouiller dans nos bobettes et du fait qu'il trouvait ça intéressant qu'on soit 4 filles... Est-ce qu'il est nécessaire que je souligne que lorsrqu'il nous a appeller pour nous dire qu'il s'en venait jeudi matin, on s'est dépêchées de s'habiller et de ranger tous les sous-vêtements qui auraient pu traîner, et ce dans toutes les chambres ? Mais finalement, ils étaient, super sympathiques, lui et le spécialiste en désinfection de bâtiment. S'il y a un truc de positif dans toute cette histoire, c'est que tous les gens qui sont venus ici pour faire des réparations ou pour entrer un peu dans notre initmité et fouillant dans l'appart, ont été des anges de gentillesse et de politesse. Moi je porte mainteant beaucoup d'estime aux gars de construction de Sherbrooke et les environs, toute catégories confondues.

Ils étaient donc très gentils, mais les nouvelles qu'il apportaient étaient pas mal moins bonnes. Un des gars se promenait partout dans l'appart avec un petit appareil permettant de mesurer l'humidité dans les murs et l'autre le suivait en prenant des notes. On ne comprenait pas tout ce qu'il disait parce qu'il parlait en langue "constructionnienne" mais ce qu'on comprenait était pas rassurant :

-Ah ici, c'est complètement détrempé, va vraiment falloir tout enlever. Pis va falloir faire ça vite parce que ça sent vraiment mauvais. Pis regarde moi le tapis, c'est complètement pourri cette affaire là !(c'était dans la chambre du fond, on s'y attendait)

-Pis dans ces deux chambres là faut refaire le plancher au complet, pis si on touche les murs y'a la job de peinture à faire aussi... mais on en a plein de peinture dans l'entrepôt, on pourra y trouver un autre bleu. (euh, c'Est parce qu'on a choisit la peinture nous même et on la trouve très bien comme ça, vous pourriez pas juste pas y toucher ?)

- Dans le couloir je pense que la céramique faudrait l'enlever. (je me répète, mais MON COULOIR !!!)

-C'est parce que là moi je dépasse pas mal le 5000... ( 5000 quoi... des dollars ?!!!??)

- J'men fous je te dis ce qu'il y a à faire... non mais c'est pas des blague, là regarde le niveau de ça, y'en a juste qu'ici, faut défaire tous ces murs là. (nos murs... nos murs peints)

Et ça a continué comme ça pendant une bonne demi-heure. C'était supposé prendre 10 minutes au départ, ça en a pris environ 45. Et ensuite, je leur ai demandé de nous parler en terme qu'on pourrait comprendre pour savoir ce qui allait arriver ensuite. La première chose qu'ils nous ont demandé c'est si nous on avait des assurances, parce qu'il allait sans doute falloir déménager et entreposer nos meubles et que ça coûte vraiment cher et tout. Et moi de me demander : s'il veut entreposer nos meubles, qu'est-ce qu'il compte faire de nous. Il ne nous répond pas vraiment sur ce point car il dit que ce n'est pas sa décision, et qu'il ne sais pas encore si toutes ces recommandations vont être suvies.

Toutefois, il nous demande si on est là pour l'après-midi... parce que la chambre dans le fond, il la déclare en urgence et il veut envoyer ses gars cet après-midi même pour tout défaire. Alors durant l'après-midi, je sais pas moi, 4 ou 5 gars ont passé notre appart à tabac, dénudant la chambre du fond et enlevant les murs du couloir et autour de l'entrée sur 2 pieds en partant du sol. Ça y allait joyeusement, en défonçant les murs à coup de bottes avec des caps d'acier. Nous on paniquait un peu, mais on se traitait nous même pour anxiété en mangeant du caramel maison qu'on avait fait la veille ( quand tout allait bien) à même le pot.

Et là le propio est arrivé. Vous vous doutez ben qu'il pas haut dans mon estime. Le problème des drains français on lui en avait parlé au mois d'août. Mais non, on était juste des chialeuses princesses qui ne savent de quoi elles parlent. Ça fait 4 fois qu'on est inondées en presque autant de mois, on reste dans un appart où les murs sont maintenant une option, on nous parle qu'on va peut-être devoir recourir à nos assurances pour déménager nos meubles et nous même et il ose descendre dans notre appart pour nous dire qu'il a parlé au locataire d'en haut qui lui a dit qu'on a encore appellé la régie et qu'il trouve pas ça ben ben correct de notre part. ... ... ...

Je le rassure sur le fait que la régie est aussi là pour expliquer aux gens ce qui se passent quand des travaux sont faits chez eux, pas juste pour se plaindre de son proprio. Je lui dit en même temps qu'il devrait demander à son assurance jusqu'à quel point il est couvert pour les dédommagements qu'il va nous devoir si on doit évacuer et pour perte de jouissance de l'appart et tout et tout.

Il nous appelle le soir même nous disant que, selon son assurance on a droit àu prix de l'appart par jour comme dédommagement si on est évacuées, pour se reloger, se nourrir et tout. Ce qui dans notre cas monte à un fabuleux 8 $ par jour par fille. Ce qui est totalement ridicule on s'entend. Donc on rappelle à la régie pour savoir ce qu'il en est. Il s'avère que notre proprio est un con ( surprise, surprise) et qu'il a probablement fait semblant de consulter son assurance parce que selon la régie, le proprio doit payer pour l'hôtel, la nourriture et en plus offrir un dédommagement pour la perte de jouissance encourue. On rappelle donc Le proprio pour lui dire que son offre est ridicule et qu'il doit aller se renseigner auprès de la régie s'il ne nous croit pas. (et quand il se remit à chialer contre le fait qu'on consultait la régie, Nana, géniale au téléphone, lui a dit : es-tu vraiment en train de me dire que je n'ai pas le droit de consulter mes droits ??? Es-tu vraiment en train d'essayer de me faire culpabiliser pour ça ? )

Finalement, au bout de je ne sais combien d'années de location de chambres et d'appart, il va enfin voir le site de la régie et découvre qu'on a raison... comme on avait raison pour les drains français... Donc on a une réunion de prévue lundi avec lui pour discuter cash.

Mais entretemps les gars nous on laissé un beau chantier, avec en prime, un méga-déhumidificateur et 3 grosse fans qui sont là pour sécher les murs. Et on doit laisser ça tourner à longueur de journée. C'est génial pour dormir. D'ailleurs ça fait 3 nuits que j'ai pas dormi ici. Je vais devenir une nomade vous allez voir !

Alors voilà pour les folles aventures d'un appart pourri. Je vous tiens au courant des développements et de la sortie de mon guide "Comment détecter les vices cachés d'un appartement et d'un propriétaire "

Ça va être un best-seller, j'en suis certaine.

Dans la bible, le jour où Dieu se repose et regarde sa création, c'est le dimanche. Ben dans notre cas, le jour béni où les choses allaient pas si pire et que tout semblait vouloir s'arranger, ce fut mercredi.

Les travaux autour de la maison reprennent vers 7 hrs le matin. C'est tôt et se réveiller avec de la machinerie lourde dans sa fenêtre et surtout avec les gars de construction qui te font presque des ta-ta, c'est un peu rude, mais bon, c'est pour la bonne cause. C'est juste un plus grand défi pour moi de me changer dans ma chambre en sachant qu'il y a un trou dans mon rideau de fenêtre...

On savait déjà que l'assurance de notre proprio allait envoyer un gars dans la journée de mercredi. Il nous appelle, vers 11:30 pour nous dire qu'il s'en vient. C'est un petit monsieur très sympathique, autant que les gars de construction, qui sont à ce moment-là partis pour un monde meilleur, en laissant le terrain avec des allures de champ de bataille, mais que voulez-vous, l'automne c'est pas génial pour planter du gazon. On a fait le tour de l'apaprt avec le monsieur de l'assurance. Tout se fait très rapidement, il prend quelques photos, surtout de la chambre à Camille, prend en note les meubles qui sont déclarés par le proprio ( 2 matelas et une chaise qui ont été abimés) et il s'en va en nous disant qu'il va essayer d'envoyer du monde au plus vite pour évaluer tout ça. Il ne veut pas que ça traîne en longueur, surtout que la chambre du fond dégage vraiment une odeur nauséabonde. Vraiment.

Mais en gros, ça a pas l'air dramatique, il fait sa tournée en 10 minutes, il sort et nous souhaite la bonne journée. On est plutôt rassurées parce que ça a l'air d'être partie pour être pas si mal. Bon c'est clair que la chambre du fond va être entièrement refaite, mais il n'a pas l'air de dire qu'on va devoir déménager et que ça va être trop long. Nous étions heureuses. Nous étions surtout naïves.

Car le bonheur, quel qu'il soit ne dure jamais qu'un temps. La réalité fini toujours par frapper. Et quand ça frappe ces bibites là, ben ça frappe fort !

(Voici le texte que j'avais commencé à écrire mardi avant que je ne sois débordée par les événements)

Non mais je vais finir par écrire un roman sur mes aventures d'appart. Ou alors je vais me partir une compagnie de gestion de sinistre parce que je commence à m'accumuler une sale expérience. Ou alors je vais aller voir J.E. Ou je vais consulter un de mes collègues de clinique. Ou je ne vais pas passer GO et tout simplement devenir une phobique sociale qui développe des compul
sions associées à des obsessions à chaque fois qu'elle voit de l'eau... c'est à dire quotidiennement puisque que j'en bois... vous savez... pour vivre et toute cette sorte de chose...

Vous aurez deviné qu'il y a eu un dégât d'eau chez nous. Oui, encore... En fait c'est presque rendu inutile de le mentionner, à partir du moment où je parle de mon appart, tous les gens de ma connaissance doivent y associer un écoulement d'eau d'une ampleur allant de "tiens, d'où vient cette eau " à " What the fuck, ça coule dans le salon" en passant par "bouh-hou-hou-hou".

Ben cette fois-ci on a atteint un nouveau sommet. On parle maintenant d'un " Oh my god... y'a une chute d'eau qui tombe de la fenêtre à Camille..." et s'en suit un bref moment d'incompréhension et une course folle pour évacuer les objets de la dite chambre et éponger l'eau qui en l'espace de quelques instants s'est répandue dans tout l'appart... touuuuuuut l'appart... en quelques minutes... partout... sauf dans ma chambre ( touche du bois, touche du bois). Vous voulez savoir toute l'histoire, la voici, vous vous en sacrez et en avez marre d'entendre parler de mon appart de cul... j'vous comprends. Moi aussi j'aimerais faire comme si c'était pas mon problème. Mais ça l'est. Alors sans rancune, on se reverra lorsque je recommencerai à parler de trucs plus "divertissants".

Mardi matin, le roi, la reine le p'tit prince...

Pour les autres, l'aventure commence un mardi matin, assez tôt. Une collègue du doc, Sabou et moi sommes à l'appart pour faire un travail. Originalement, on devait aller chez la collègue mais Sabou a décidé de faire son épicerie sur le net et on doit donc être présentes entre midi et 2hrs pm pour réceptionner la-dite nourriture. Finalement, c'est une bonne chose ( ou double bonne chose, mais chaque chose en son temps (ah utiliser le mot "chose" à l'excès)) parce que, oh surprise, des gars de construction sont là pour creuser tout le tour de la maison et (enfin) réparer nos (damnés) drains français (de cul). Ils commencent à creuser avec leur mini-énorme-pelle ( je sais c'est bizarre, mais c'est une version portative de la grosse pelle mécanique, alors comment décrire ça ?). Et moi je suis toute énervée, ils creusent partout, tellement qu'on se retrouve bloquées à l'intérieur,, impossible de sortir sans marcher en équilibre sur une planche. De toute beauté. Mais on est des professionnelles et après 1 hr de discussion sur tout et rien, on se met au travail. Mais voilà, Sabou à froid.

Elle va donc se chercher un chandail. Mais sur le chemin, ses pieds rencontrent de l'eau. Beaucoup d'eau. En plein milieu du couloir. Le temps pour son cerveau d'analyser que ce n'est pas normal (quoique c'est relatif, chez nous si c'est pas normal, c'est quand même pas innatendu..) son regard se porte sur le bas de la porte de lachambre de Camillle et elle remarque que le tapis gris est maintenant gris foncé.

"Les filles...." dit elle d'un ton paniqué. Ce qui nous fait accourir. Aussitôt que je me mets les pieds dans l'eau, je sacre et j'ouvre la porte de Camille. (avant, quand j'étais pure et parfaite, je sacrais jamais. Un jour la vie m'a rattrapée..) Et là je vois LA CHUTE. Non seulement le tapis est totalement innondé, mais en plus il y a maintenant une chute dans la chambre de Camille. Et elle n'est pas décorative. Son bruit, qui pourrait être relaxant dans un autre contexte, est dans la situation plutôt inquiétant, mais pas autant que les gerbes d'eau qui "splachent" hors de la fenêtre. Et la je capote. Mais heureusement je capote de façon constructive. Je me précipite en courant et en manquant de me péter la gueule dans le couloir (qui est toujours et de plus en plus inondé faut-il le rappeller) pour aller prévenir les gens dehors qu'il y a quelque chose qui marche pas. J'ai aucune idée de ce que j'ai dit, mais je devais avoir l'air salement paniquée parce que les gars se sont précités à l'extérieur pour voir si ça coulait. Moi je suis retournée en dedans. Ils ont fini par fermer l'eau. J'ai des images très drôles d'un gars qui se contorsionne pour se mettre la face dans la fenêtre et me dire, à travers la fenêtre, que ça ne coulait pas à l'extérieur et de moi qui lui répond en essayant d'enlever toutes les photos qui se trouvaient sur les murs et les livres et autres objets qui étaient sur le bureau : "Je m'en fous, ici ça coule alors faite de quoi. " Non mais je suis constructive dans ma panique, mais faut pas me demander d'être trop cohérente ou précise.

Ils ont fait de quoi, l'eau s'est arrêtée de couler mais les dommages étaient fait. En l'espace de quelques instants, l'eau s'est infiltrée partout dans l'appart, il y en avait dans toute les chambres ( sauf la mienne, elle doit être sur une mini-butte), et là quand je dis qu'il y en avait, on parle d'un pouce d'épaisseur et plus dans les coins où ça c'était accumulé. Alors Sabou, collègue de psycho et moi on s'est mise à transporter tous les trucs de Camille dans le salon et dans ma chambre et à sauver ce qui pouvait être sauvé. Ensuite on a vérifier les autres chambres et c'est là qu'on s'est rendues compte qu'il y en avait partout. On a donc, suivant le protocole établi au fil des inondations précédentes, éteint tous les ordis et levé tous les fils, fermé les lampes et tout et tout.

Et n'oubliez pas que durant tout ce temps, on est coincées dans l'appart parce qu'il y a un fossé tout le tour de la maison et que malheureusement j'ai oublié mon pont-levis dans mon autre pantalon. Alors tous les trucs mouillés, ils sont séchés s'ils sont récupérables et entassés dans un coin si on s'en fout ou qu'il n'y a rien à faire avec tout ça. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a maintenant un matelas dans la cuisine et une commode dans le salon. C'est très chic, on se croirait en plein déménagement. Mais je tiens à affirmer que les gars qui réparaient les drains, qui étaient des anges, n'avaient rien à voir dans ce qui s'est passé. Ils se sont connectés sur une source d'eau dont la tuyauterie interne était brisée, mais ils ne le savaient pas et n'avaient aucune moyen de le savoir puisque la fuite était interne et non externe. Vous savez, ces gars sont mes héros pour plusieurs raisons : ils ont été très sympas et rapides à nous aider quand ça a mal tourné, ils ont réparé nos drains français et la fondation de la maison, ils ont proposé d'aider Nana à revenir dans l'appart, parce que le matin même elle était partie de la maison en talons hauts, sans se douter qu'à son retour elle devrait escalader un mur de terre et marcher en équilibre sur une planche de bois... on a donc demandé à un gars s'il ne pourrait pas la porter pour traverser le tout.. il a dit oui ! Mais elle n'est pas rentrée avant la fin de la journée et tout était pas mal réglé.

Dans la chambre à Sabou étrangement on a pas retrouvé beaucoup d'eau... elle est pourtant en face de la chambre de Camille. Plus tard, dans l'après-midi, on a découvert que le matelas qui était entreposé en dessous de son lit, avait absorbé la plus grande quantité d'eau. Quand on a voulu le mettre debout, il s'est mis à "juter" carrément. Dans la chambre à Odie, pas beaucoup d'eau, parce qu'elle est la plus éloignée de celle de Camille et qu'on a réagit super vite. Dans la chambre à Nana, sa corbeille de linge sale trempait dans l'eau, ainsi qu'une boîte mystérieuse. Il s'est avéré que la boîte elle contenait des questionnaires d'un sondage effectué par un prof de l'université pour qui Nana travaille. Quand on a vu ça, on a fait un beau "Shit" collectif et moi j'ai consacré mon temps à les sauver pendant que les 2 autres s'occupaient des trucs de Camille. Je suis heureuse de vous affirmer qu'ils sont tous corrects. Certains sont épouvantablement gondolés et jamais on ne pourra chacher au prof qu'ils ont passé à l'eau, mais ils sont tous lisibles et on a perdu aucune page alors moi je dis que c'est un miracle.

Bref, plus de peur que de mal, mais la peur, ça fait peur !!! J'ai aussi personnellement faillit me péter la gueule plusieurs fois en dérapant dans le pouce d'eau qui se retrouvait partout dans l'appart aux gré des irrégularités du plancher.

Mais parlant de miracle, voici quelques pensées qui valent la peine de s'y attarder...

- Qu'est-ce qui serait arrivé, si Sabou n'avais pas fait sa commande par internet, nous obligeant ainsi à rester à l'appart pour attendre la réception de la nourriture ? Je vous rappelle que l'Eau entrait à une vitesse catastrophique et que les gars de construction travaillaient dehors et non à l'intérieur.

-Qu'est-ce qui serait arrivé si Sabou avait pas eu froid à cet instant précis et n'était pas allée se chercher un chandail ?

-Qu'est-ce qui serait arrivé si Camille avait laissé son ordinateur portable dans la chambre ?

Pensez-y !!! Bip !

Moi je vais dormir !

Il était une fois une petite fille qui trouvait que sa vie chiait. Bon, elle avait une propension à penser que le monde entier lui en voulait, mais sinon elle était tout ce qu'il y a de plus équilibrée. C'est juste que sa vie chiait... sans avenir l'instant d'avant , soudainement, elle en avait 2 et devait choisir entre eux. ( ce qui était bien pire pour la petite fille) Un instant elle n'avait pas de logement et celui d'après elle en avait un dont le bail durait trop longtemps... Elle n'avait pas de job d'été... et elle n'en avait pas... et elle n'en avait pas... et sur les nerfs, ça commençait sérieusement à lui taper. Elle ne voyait pas grand chose d'autre à faire que de chialer, mais il faut dire que c'était son mode de résolution de problèmes préféré...

Et sa mou-man, dans sa grande sagesse, lui disait : laisse faire le temps, tout va s'arranger, dans la vie faut être confiant, arrête donc de t'énerver. La petite fille voulu s'obstiner avec la mou-man, mais celle-ci détourna l'oreille en riant. La petite fille faisait un interrurbain, ce qui lui coûtait de l'argent qu'elle n'avait pas et elle décida donc que la mou-man ne comprenait rien à rien et après un aurevoir elle raccrocha.

Mais les mou-man sont des êtres mystérieux et même si leur raisonnement sont parfois un peu boiteux, plus souvent qu'autre chose elle ont raison, et les petits obstineux se retrouvent l'air un peu con.. En l'espace de 24 petites heures, la petite fille fut délivrée d'un énorme poids de sur son coeur.... un emploi d'été à la fois stimulant et payant, un pas en avant vers un avenir , quel qu'il soit et des gens voulant louer son appart pour 2 mois !

La petite fille fut bien forcée d'admettre que la mou-man avait raison et que le monde, une fois de plus, recommençait à tourner rond. On peut donc dire que la morale de cette histoire, c'est que, soit la vie c'est bizarre, soit que les gens qui m'obstineront, auront invariablement raison...